A la croisée des chemins (1)

Si une ornementation d'église entre toute autre a pu faire parler d'elle, c'est bien celle de la petite église de Rennes-Le-Château. Et, à la suite de Gérard de Sède (1) tous les auteurs se sont penchés avec attention sur le fameux chemin de croix en quatorze stations composé par les sculpteurs des ateliers Giscard de Toulouse. 
On sait depuis longtemps déjà que ce chemin de croix à Rennes n'est pas une conception unique mais une réutilisation plus ou moins modifiée de moules pré-existants.
Mais, ce n'est qu'à la suite des recherches opiniâtres de Monsieur François Pous et de votre serviteur que furent enfin montrés en détails ses "quasi" jumeaux du chemin de croix de Rennes-le-Château. (voir ici)

Je vous invite donc à une comparaison station par station, avec à gauche celles de Rennes-le-Château et à droite, celles d'une petite église du Nord-Est de la France. Vous allez ainsi très vite vous rendre compte que le commanditaire du chemin de croix de Rennes a tout d'abord fait effectué une sorte d'effet de recentrage sur les personnages principaux, éliminant deux quelques fois trois ou quatre personnages mais que certains petits détails ont été surlignés et cela, rien aujourd'hui ne nous permet plus de dire par qui. 
J'ai, pour vous, encadré ou indiqué par une flèche ce qui me semblait le plus notable sur les éléments sculptés sachant que les peintures d'arrière plan sont toutes, elles, totalement différentes.
 
Ces tableaux pouvaient être livrés à la demande sans être peints en ateliers, les prêtres ou artistes bénévoles des paroisses avaient alors toute liberté de faire travailler leur talent et leur imagination, mais ils étaient le plus souvent peints soit à l'atelier soit en sous-traitance. 
Ainsi les établissements Cazale et Corneille à Toulouse, 52, rue d'Aubuisson s'étaient-ils fait une spécialité de ce genre de mise en peinture qui était nommées "polychromies". J'ai placé à deux reprises des stations non peintes ou dîtes peintes en blanc pour illustrer cela.


Station 1
Rennes-Le-Château Autre église
(commande de 1897)

Sous les pieds du petit serviteur noir a été mise en évidence l'entrée d'une grotte ou d'une mine, semble-t-il. Notons que même dans une église très éloignée de Rennes-le-Château, ce petit serviteur est figuré en noir.
L'écart entre le Christ et l'homme au bras levé est moins important, la hauteur de la main de cette homme est différente.


Station 2


Station 3


Station 4

Le voile de Marie-Madeleine ne tombe plus à terre, les pieds du Christ et de Madeleine sont plus proches, voir notre étude plus précise ici. Jésus regarde Marie-Madeleine et non au-dessus de Marie comme dans toutes les autres stations IV similaires de Giscard voir notre étude ici


Station 5

La tête du Christ est en grand relief (voir ici)


Station 6

Station 7

Suite des stations ici

Sources :
(1) - Gérard de Sède - L'or de Rennes - Julliard 1967
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