Le cap de l'Homme

La station V Giscard  en éclairage ambiant à Rennes-le-Château 


Nous avons vu ensemble et à plusieurs reprises que des modifications sensibles furent commandées par Bérenger Saunière sur les représentations de son chemin de croix. Le regard que porte Jésus sur Marie-Madeleine, le bras en relief d'un légionnaire manchot en sont des exemples mais il ne faut pas s'arrêter à cela car les concepteurs de ce chemin de croix semblent aussi avoir eu une attention toute particulière pour la tête du Christ. 

Comme ma photo ci-dessus (et je vous prie de pardonner son manque de netteté) le montre bien sur la station V de Rennes-le-Château, le Christ nous présente un visage de profil très nettement (ou presque !) détaché du fond de la station au point qu'une toile d'araignée ici ait trouvé endroit à piége ! 
Ce ne pourrait être le cas sur toutes les autres stations similaires trouvées par ailleurs et dont je vous présente ci-dessous quelques exemplaires :

 

Un détail permet d'ailleurs de s'assurer, si besoin était, de la réalité de cette mise en relief toute particulière, il n'est visible que sur les quatre photos que je vous présente : il s'agit des cheveux de Jésus, sculptés sur la croix et qui n'existent pas sur la première image en tête de cet article.
Cette modification a sûrement entraîné, comme celles évoquées précédemment, un surcoût assez conséquent. Car il fallait bien dans ces cas-là intervenir sur les moules et surtout sur le démoulage et la retouche qui se compliquaient sensiblement.

La très célèbre station XIV à Rennes-le-Château

Mais cette modification ne se trouve pas uniquement sur cette station V, on la constate également sur la fameuse station XIV. 
Là encore, une comparaison avec d'autres stations retrouvées dans d'autres églises nous éclaire sur cette volonté de présenter le visage du Christ sous un angle différent. 
Même si au premier abord, cette observation n'est pas aussi évidente que sur la station V, nous pouvons observer en différence que la face du Sauveur est dégagée alors que partout ailleurs elle est beaucoup plus enfermée dans l'angle de l'épaule. L'omoplate gauche fait saillie et ce n'est pas l'éventuelle différence de l'axe de prise de vue qui peut justifier une telle accentuation. 

Un autre détail, là encore, est révélateur de ce changement demandé dans le moulage d'origine de ce modèle : il s'agit des cheveux du Christ qui à cause de cette différence d'orientation de la tête apparaissent moins fournis. Là, se reconnaît le très grand talent des sculpteurs de la maison Giscard qui ont modifié le volume de ces cheveux en fonction de notre nouvel axe de vision.
Un aller-retour visuel sur la photo de la station XIV de Rennes-le-Château et les exemples que je vous montre au-dessous nous confirme bien maintenant la véracité de ces changements. Le volume même de la tête ayant évolué avec sa nouvelle conception.

Ces deux observations à propos de cette tête du Christ, de ce Cap de l'homme tel que l'entend Henri Boudet, pourrait paraître encore une fois bien subjective. Il faut pourtant convenir qu'après avoir comparé les différentes productions de la maison Giscard, ces modifications ne se retrouvent qu'à Rennes-le-Château. Cependant la commande passée par Bérenger Saunière précise bien que le chemin de croix doit être conçu en grand relief. Cet effet de mise en relief des personnage peut avoir conduit à certaines modifications spécifiques.
Mais il est bien entendu que comme je le mentionne souvent, je me garderais de ne rien affirmer, laissant ici bonne place et accueil à tout contradicteur pondéré qui me confierait la preuve du contraire.

Christian Attard

Un grand merci encore une fois à François Pous qui a contribué à illustrer cet article.
Toutes les photos sont soit de François soit du chambellan de service.
Retour vers la Reine