Jeux d'esprit |
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Blaise
de Vigenère et Léonhard Euler. |
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Dans
cet immense jeu de dupes qu’est toujours l’histoire de
Rennes-le-Château, on ne cessera sans doute jamais de se demander qui
tint le premier la barbichette de l’autre ! Et à ce stade de ses démarches,
car on ne peut taxer Gérard de Sède d'être un imbécile, il a donc du
aussi comprendre qu'il avait été floué en tout ou partie. Cependant dans son livre, la
mention même des tableaux de Poussin et de Téniers rencontrés lors
du pseudo voyage à Paris de Bérenger Saunière prouve que les
commanditaires parisiens du livre avaient connaissance de cette
sentence car jamais il ne fut bien sûr retrouvé de reproduction de
Poussin, Téniers ou Célestin dans la cure ou la villa du curé.
Il est donc fort probable qu’une
suite devait être livrée au grand
public qui aurait donné la clef de la cryptographie des parchemins et
que, pour des raisons de mésentente, tout ce soit arrêté à ce premier
opus. De Sède ayant été manipulé avec intelligence, il fit la démarche
naïve d’aller consulter des experts en cryptographie qui ne manquèrent
pas de l’éclairer sur le caractère maladroit du montage. Cela semble
entendu. |
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En
1891, le magasine Les tablettes du Chercheur évoquait aussi, table en
exemple, le codage de Vigenère |
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Reste le problème tant de fois
évoqué de la réalisation du codage dont
on a dénié toute paternité à Philippe de Chérisey arguant que le poète
étant incapable de s’expliquer plusieurs années après sur la manière
dont il avait pu procéder. La réalisation de ce montage ne présente de
difficultés que pour ceux qui sont totalement étrangers à ses rouages. Mais il est à noter que plusieurs ouvrages étaient disponibles dès la fin du XIX ème siècle à leur propos. Ainsi l’almanach hachette (2) expliquait clairement comment coder un message avec le fameux tableau de Vigenère et en donnait même la retranscription pour s’y essayer. Il n’y avait donc qu’à en suivre les explications claires et à choisir les mots ou phrases clefs en rapport. |
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La clef des jeux d’esprit par Colibri chez P.
Dubreuil Paris 1887. Page 17, la polygraphie du cavalier y est clairement indiquée. Schéma à l’appui ! |
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Mais l’on sait par ailleurs que
Bérenger Saunière était aussi un
lecture assidu de ce même almanach Hachette auquel il était
abonné. Il n’est donc plus besoin d’aller chercher chez Jules Verne, Maurice Leblanc ou Dieu sait qui, une ou des clefs de cryptographie accessible dans une revue bon marché ! (3) Cependant, on ne voit pas très bien pourquoi notre entreprenant curé se serait amusé à vouloir imiter des parchemins moyen-ageux, ni pour qui ou pourquoi il se serait donné tant de mal. Lui qui s'évertua, au contraire à brouiller toutes les pistes. Un tel raffinement de codage suppose donc que le créateur qui seul en détient les clefs, vérouille sa divulgation et n'en dispense la solution qu'à l'élu choisi. Et cela était bien son intention première. Intention qui fut torpillée par la démarche de Gérard de Sède, en bon journaliste d'investigation, auprès de crytologues professionnels. Fort heureusement, cet habile montage aboutissant à un message encore plus obscur (la phrase : Bergère pas de tentation...) rien n'était perdu et la bellle histoire de Rennes-le-Château aurait pu produire encore quelques Best-sellers profitables au trio Plantard-Cherisey-De Sède si ce dernier n'avait dénoncé leur accord. Christian Attard |
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Notes
et sources |
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