Joseph-Marie Chiron : le fou de Dieu (2) | ||||
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La
seule représentation retrouvée du Père Chiron. Église de Saint Martin le supérieur (07) | ||||
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Nous
avons suivi Joseph-Marie Chiron sur les sentiers tumultueux d’une vie
de quête incessante, de recherche d’absolu et d’abnégation envers
ses frères humains.
Ce sont ces quatre allégations que nous allons maintenant analyser. | ||||
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1 – la richesse illusoire du père Chiron | ||||
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Au nombre de ses acquisitions, nous avons : |
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Comment ? | ||
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Le 23 mai 1825 |
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Une pauvre maison et son terrain pour y loger sa toute première équipe
des sœurs de "Saintes Marie de l'Assomption"
à Saint Martin l’inférieur. |
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Par le jeûne, les privations, les quêtes et les pensions (300 frs par aliénée que devait lui verser le département de l’Ardèche pour ses bons soins), plus lorsque les familles pouvaient payer. | ||
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Son excellent biographe Eugène Gérard Poillon écrit : "Toujours la question d'argent réapparaît, tenaillante, obsédante, la pauvreté avait été le partage du père Chiron dès les débuts de la congrégation à Saint- martin, elle sera sa compagne fidèle jusqu'à la mort… " | ||||
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L'asile
sainte Marie et le Mont Toulon sur lequel se dresse le calvaire de Joseph
Chiron | ||||
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Le 2 mars 1827 |
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A Privas l’acquisition d’un petit immeuble et de terrain à la Croix du Roure toujours en location avec promesse de vente, vente qui se concrétisera en 1839. |
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Le financement se fera par un appel aux dons, des quêtes avec autorisations mais cette fois, dans les départements de la Drôme, de la Haute-Loire et même du Rhône et par les pensions des malades. Ces faits sont attestés par une lettre du préfet de l’Ardèche. | ||
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Mais après tout ne ne sommes pas encore en 1830 où, parait-il, une manne va lui tomber du ciel comme pour le très ascétique Nicolas Pavillon ! | ||||
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En 1835 |
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L'hospice de Clermont créé par le facétieux Xavier Tissot est en pleine déroute financière et se donne au père Chiron. Il signe alors un nouvel acte de location avec promesse de vente d'une maison de maître et de ses dépendances pour la somme de 20 000 frs auquel il faut ajouter 7 000 frs car le domaine est morcelé entre plusieurs propriétaires. Somme conséquente en effet, mais la location annuelle n'est que de 1100 frs auquel il faut ajouter 1 000 autres francs de réparations et travaux |
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Sans argent à cette époque
comme avant, les quêtes doivent reprendre et les sollicitations aux
généreux donateurs aussi. | ||
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La
très modeste chapelle ermitage du Mont-Toulon construite par Joseph
Chiron | ||||
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Le 5 août 1840 |
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Il fait l'acquisition du Mont Toulon au dessus de Privas pour la somme de 5 000 frs auxquels il faut soustraire 2000 frs car Joseph Chiron accepte de prendre en charge le couple qui lui vend le terrain. Il complétera l'achat par quasiment des dons de terre ( 5 frs et 15 frs en échange de prières pour les vendeurs !) |
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Six ans après, il préféra « éviter » de trop s’attarder à Privas de peur que M. Michelon, entrepreneur qui avait réalisé les premiers travaux ne lui rappelle sa dette qu’il était dans l’incapacité de régler. | ||
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Le calvaire du Mont-Toulon construit par Joseph Chiron et payé par les notables de Privas. | ||||
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A
propos de ce
Mont Toulon, une anecdote est très révélatrice. Partout où il passa, le père Chiron fit
élever des calvaires, il fit de même sur le Mont Toulon et l’on peut
encore voir les trois croix qu’il fit dresser. | ||||
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Mai 1845 |
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Il n’acheta plus rien jusqu’en mai 1845, où il fit l’acquisition des ruines du prieuré de Saint-Jacques de Camarola devenu pour lui Sainte-Croix. |
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Achat et travaux seront réglés par un mécène, membre du groupe de laïcs qu’il a formé à Perpignan, M. de Guardias. | ||
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A sa mort cette dette n’était toujours pas remboursée et il spécifia par son testament fait au bénéfice du père Eugène de Potriès que le seul bien qu’il laissait : ce prieuré même, devait être vendu pour rembourser le prêteur, ce qui fut fait quelques années après. Avant cela il quêta lui-même à Montpellier, Nîmes, Avignon, Marseille tout le long de ses remontées vers Lyon. | ||||
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Nous
venons de le comprendre, le père Joseph-Marie Chiron ne posséda jamais
la moindre liquidité lui permettant d'envisager sereinement l'avenir
financier de ses fondations. Ces acquisitions se construisirent toutes sur
un système de location avec promesses de vente lui permettant d'étaler
l'achat sur plusieurs années, le temps par d'incessantes quêtes, par
des dons conséquents ou encore par quelques faibles subventions de faire
face aux premiers loyers. Malgré ce procédé Joseph Chiron dut faire
face à une
incapacité récurrente à rembourser ses dettes, dettes qui seront prises parfois
en charge par le père Bal, bien meilleur gestionnaire qu'il ne le fut
jamais. Bien
sûr, on pourra toujours prétendre que l'argent de ses "recels de
trésor castelrennais via Gauderic Méche" profitait à ses créations et
pas à lui. En 1848, n'oublions pas que sa prétendue soudaine fortune
interviendrait selon nos avisés observateurs vers 1830, en 1848, il
écrit au père Bal, responsable de ses congrégations depuis son
départ : " je vous engagerais à faire tout votre possible pour
acquitter entièrement l'emprunt de M. Laporte. Il a éprouvé de
grandes pertes du fait de cette République et cet argent lui est dû
depuis tant d'années ! " | ||||
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2 – les amitiés lyonnaises | ||||
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Introduit
par Paul de Magallon, dans le cercle des amitiés d'une mystique
lyonnaise nommée Pauline-Marie Jaricot (1799-1862) créatrice de l'œuvre
de la Propagation de la foi, Joseph-Marie Chiron est présenté aux
sympathisants et mécènes de l'œuvre. Parmi eux, il fréquentera plus
particulièrement M. Claude Laporte, riche marchand drapier qui le financera
souvent et l'accueillera dans sa maison lors de ces passages à
Lyon. | |||
Le
portrait de Pauline Jaricot - Église Saint-Nizier de Lyon | ||||
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