Le
blason de Léon XIII (1) |
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Gérard
de Sède, que l'on soupçonne pour l'occasion de n'avoir été que le
nègre talentueux de Pierre Plantard, a sans conteste relancé l'énigme
du curé aux millions en compilant "L'or de Rennes".
Les quelques photographies qui figurent dans l'ouvrage ne sont
malheureusement pas d'une
qualité exceptionnelle de reproduction mais avec un peu d'attention, on peut remarquer
certaines retouches et anomalies grossières. La plus évidente est la
rectification des détails du monument aux morts de Couiza, oeuvre du
statuaire Giscard de Toulouse qui fut souvent commentée.
On pourrait penser que la qualité des clichés originaux ayant été
trop faible, il fut nécessaire lors de l'impression de l'ouvrage de
surligner certains éléments des prises de vues pour mieux accentuer
certains détails. Cela semble effectivement quelque fois le cas. Mais
à y regarder de plus près, il a été fait beaucoup plus que surligner
! Certains éléments ont été, sans égard pour ceux qui connaissaient
les lieux, sur-ajoutés !
Ce détournement injustifiable sur le plan de l'éthique, répond-il à
une volonté de nouveau codage. Il est difficile de considérer sans
nuance à une telle question. Il apparaît cependant que certaines de
ces falsifications rejoignent un montage allant dans le sens d'un
trésor à découvrir, une piste à suivre et d'autres dans le
renforcement des délires monarchistes de Pierre Plantard. |
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La
restauration de son église achevée en 1897 sous le règne de Léon XIII
(1878-1903),
Bérenger Saunière a, comme il se doit, rendu hommage à son pape en
plaçant son blason en clef de voûte du petit porche d'entrée.
Une
comparaison entre le blason officiel (1) de Léon XIII et la photo
présentée dans le livre de Gérard de Sède nous permet cependant de
comprendre que Pierre Plantard n'a semble-t-il pas voulu s'en tenir à
cette seule explication.
Outre
le fait qu'il n'y a rien dans le coin supérieur droit, on peut
remarquer que la comète ne projette pas son faisceau de lumière dans
le bon sens.
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Le
blason de Léon XIII dans
le livre : "L'or de Rennes"
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Le
véritable blason de Léon XIII (2)
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Je n'insisterai pas sur cette inversion qui semble avoir été assez
fréquente et que j'ai pu par exemple retrouver dans l'ouvrage du très
sérieux Raoul Auclair consacré au prophéties des papes, plus connues
sous le nom de prophéties de St Malachie.
Et, nous les évoquons à point nommé puisque Bérenger Saunière y fait
lui aussi mention en portant sous le blason la sentence de Malachie :
"Lumen in caelo" - une lumière dans le ciel !
Enfin...presque
car encore une fois à y regarder de plus près ce n'est pas CAELO qu'a
fait graver Saunière mais COELO et la différence si minime soit-elle
est de taille !
Car ce Coelo c'est :coelo
(caelo), āre, āvi, ātum : - tr. - orner de reliefs,
ciseler, graver, buriner. Mais on peut aussi rapprocher les deux mots
:
1 - caelum, i, n. : ciseau, burin.
2 - caelum, i, n. : - a
- ciel, la voûte des cieux. - b - ciel,
demeure des dieux. - c - climat, l'espace,
air, atmosphère. - d - le ciel, les nues,
le comble du bonheur, le faîte de la gloire. - e
- voûte, dôme.
D'autre
part, l'ésotériste René Guénon dans son ouvrage "Le roi du monde" (3)
évoque ce mot coelum en lui donnant pour origine le grec koilon
"creux" et en lui sous-entendant le sens de caché (caelare).
Il le rapproche alors du mot "Luz" "Louz", ville
mystérieuse que Jacob renommera Beith-El (Gn-28-10), épisode qui
donnera lieu à l'exclamation que l'on retrouve également sur le porche
de notre église : "terribilis est locus iste". Lieu de
terreur !
Nous le voyons la nuance est infime mais ce O en place du A comme pour
le phylactère de Notre Dame
de Marceille ou la phrase latine
sous la vierge couronnée est là pour discrètement attirer notre
attention.
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Cet épisode de la Bible est par ailleurs troublant et fut souvent
commenté par les chercheurs, mais il est à noter aussi que tout en y
associant un lieu caché et souterrain, demeure de Dieu et dans lequel
vont et viennent les anges, il est aussi un des rares passages où est
évoqué ce qui en occident s'appelle "un menhir". Car Jacob
dresse une stèle faite de la pierre sur laquelle il s'était endormi et
verse de l'huile à son sommet, c'est la seule stèle qui signe la
présence divine. Ce même Jacob dressera une autre stèle et lui
donnera un autre nom qui nous est familier Galaad (Gn-31-47).
Ce Beith-El " maison de Dieu" deviendra par la suite
Beith-Lehem "maison du pain" .
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Le
blason aujourd'hui |
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A ce jour, personne n'a encore pu deviner, comprendre de quoi il s'agit.
Les photographies anciennes détaillant les éléments du porche étant
rares, il n'est pas possible de décider si un élément pouvait
autrefois figurer physiquement sur ce coin haut et droit du blason qui
aurait pu être arasé par la suite.
Aussi j'invite ceux qui seraient susceptibles d'apporter de
nouveaux éléments de compréhension à ne pas hésiter à m'en faire
part (voir mon mail en page d'accueil).
Mais cette anomalie peut aussi nous conduire à analyser d'autres pistes
que nous évoquerons très bientôt. Pierre Plantard a de son côté
commis seul ou accompagné certaines retouches (par exemple la photo du
monument aux morts de Couiza) qu'il est troublant de voir se diriger
dans un même sens interprétatif, celui d'une pierre en forme de Pain.
Additif au 25
août 2008
Tout à côté de ce même blason, une autre habile retouche de "la bande
des trois" semble être passée tout aussi inaperçue, elle est pourtant
plus importante que la première et j'avoue de pas m'en être rendu
compte jusqu'à ce jour !
Dans la partie de droite du porche, semble-t-il déjà effacée dans les
années soixante, à la place du blason de Monseigneur Leuillieux,
évêque de Carcassonne, notre faussaire a habilement inséré une
belle fleur de lys, une de plus pour accréditer toutes les
correspondances généalogiques supposées du sieur Plantard !
L'habileté de la retouche est stupéfiante et conduit donc a
considérer comme plausible que celle faite sur le blason de Léon XIII
soit aussi de la même main. La gravure originale sur le porche n'ayant
sans doute jamais possédé cet élément qu'il reste à comprendre.
Christian Attard
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Le faux
blason de monseigneur Leuillieux retouché par les soins des faussaires
plantardiens. |
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Notes
et sources :
(1) - voir sur ce site : http://www.araldicavaticana.com/pleone13.htm
(2) - "Pecci D'azur, à un pin de sinople, terrassé
du même, acc. au canton senestre du chef d'une comète d'or, la queue
en bas, à la fasce d'argent, brochant sur le pin, le fût accosté en
bas de deux fleurs-de-lis d'or"
Pecci est un jeu de mot, habituel en héraldique, le nom de famille de Léon
XIII étant Pecci.
(3) - René Guénon - Le roi du Monde -NRF Gallimard - page 61 |
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