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Celtiques
académies
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Depuis
que le phylactère de Notre
Dame de Marceille m'a discrètement conduit à croiser la route de
certains "antiquaires", c'est ainsi que se nommaient encore au
XIXème siècle nos archéologues d'aujourd'hui, je reste
très attentif à ceux qui partageaient cette noble passion.
Ainsi bon nombre de toulousains se sont lancés au XIXème
siècle dans la recherche de vestiges soit préhistoriques, soit
celtiques. Alexandre Du Mège fut l'un
d'eux, mais une place d'honneur revient également au
vicomte de Lapasse. |
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A
Paris, l'Académie celtique fondée en 1804 par Jacques Cambry, Jacques
Antoine Dulaure et Jacques Le Brigant est peuplée aux deux tiers
des frères de la loge du Mont-Thabor qui relèvent du "Rite Écossais
philosophique" auquel appartenait notre illustre toulousain Du Mège.
Cette Académie changera d'appellation dès 1814 pour devenir la Société des antiquaires de France.
Mais, à regarder de plus près les activités de ses membres, on se rend
compte qu'outre la recherche et la sauvegarde de vestiges
archéologiques, ils cultivent certaines des obsessions du bon abbé
Boudet. |
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Jacques cambry, fondateur
de l'Académie celtique en 1804 |
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Ainsi,
Jacques Le Brigant, un des tous premiers "celtomanes" imagine
que le celte est la langue-mère de tous les idiomes et prétend pouvoir
comprendre de nombreuses langues.(1)
Jacques Cambry, natif de Lorient est lui un "cumulard" en
publiant à la fois des textes sur les troubadours (on pense aux
gouliards de l'antiquaire Thomas Wright), sur Nicolas Poussin (oh !
noblesse du hasard !) et
sur les monuments celtiques ! (2)
Jacques Antoine
Dulaure lui aussi, dans une tradition très "gouliarde", rédige
plusieurs textes anti-cléricaux qui connurent un très grand succès.
(3)
A côtés de ces trois fondateurs, on trouve des hommes non moins
étonnants : tels,
- Gabriel Peignot, célèbre bibliographe qui s'intéresse aussi à la
danse des morts et aux cartes à jouer, thèmes de prédilection d'un
Grasset d'Orcet et au... tombeau de Virgile ! ...Et in Académia ego ?? (4)
- Éloi
Johanneau qui visita la France à la recherche de traces du druidisme et
s'intéressa aussi à Rabelais. (5) |
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Notre
cher Boudet avait donc bien des prédécesseurs, érudits et
particulièrement actifs dans ses domaines de prédilection, à la fois
l'étude du celtisme et celle de la langue mère. Et ce, aussi bien à
Paris qu'à Toulouse avec plus ou moins de désintéressement politique.
Il semble donc bien se placer dans une tradition intellectuelle liant
archéologie peu exigeante et recherche partisane d'une origine commune
du langage.
Mais, on se rend aussi compte que de nombreux thèmes récurrents dans
l'histoire de Rennes-le-Château ne semblait pas étrangers à certains
cénacles de la franc-maçonnerie des débuts du XIXème siècle :
Celtisme, Littérature caricaturale et critiques religieuses du
Moyen-âge, Poussin et Virgile, vieilles pierres et tombeaux !
Christian Attard
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Notes
et sources :
(1)
- Éléments succincts de la langue des Celtes-Gomérites ou bretons.
Introduction à cette langue et, par elle, à celle de tous les peuples
connus.1779 - Strasbourg par Lorenz et Schouler.
Observations
fondamentales sur les langues anciennes et modernes en 1787.
(2)
- Contes et proverbes, suivis d'une notice sur les troubadours, 1784,
Amsterdam.
- Essai sur la vie et sur les tableaux du Poussin, Pierre Didot l'Aîné,
1799
- Monumens
celtiques, ou recherches sur le culte des pierres, Précédées d'une
Notice sur les Celtes et sur les Druites, et suivies d'Étymologies
celtiques, Paris, chez Mad. Johanneau, Libraire, 1805
(3)
- Histoire
critique de la noblesse
- Vie privée des ecclésiastiques
- Crimes et forfaits de la noblesse et du clergé.
(4) Recherches sur la Danse des
morts et sur l'origine des cartes à jouer, 1826 et Recherches sur le
tombeau de Virgile au mont Pausilippe, 1841.
(5) Monuments celtiques, ou Recherches sur le culte des pierres, 1805
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