Céleste tentation (2)





Vue de l'intérieur du musée Petiet (Limoux -11), assis M. Jean-Louis Lagarde
qui décrivit la gravure de Notre Dame de Marceille.
(CPA Labouche Frères)




Il y a quelques temps M. François Pous révélait aux chercheurs la présence au sein du musée Petiet de Limoux d'une copie du célèbre "moine en adoration" de Notre-Dame de Marceille. Il était dommage de s'arrêter à la contemplation de la carte postale ci-dessus de cette copie aujourd'hui remisée. Aussi avec le soin d'en avertir par avance les responsables du musée, François Pous et moi-même avons souhaité en savoir plus sur un tableau qui pouvait nous révéler les mystères de la transformation de son original toujours accroché au mur du sanctuaire, lui.
Nous tenons à remercier tout particulièrement les responsables de cet étonnant musée limouxin pour leur compréhension et la gentillesse de leur accueil.





La copie du st Antoine de Mathieu Frédeau 
conservé au musée Petiet




C'est avec émotion que nous avons enfin pu admirer cette fidèle copie du tableau de Mathieu Frédeau. 
Au premier regard, nous pouvons constater le recadrage appliqué à la reproduction. Il nous apprend que lorsque  le peintre installe son chevalet, le tableau original ne possède déjà plus l'élément remarquable que laisse paraître la lithographie de M. Reynié (voir ici) en son haut droit. Logiquement le peintre ramène donc sa composition au seul moine en le centrant. Sa vision de la toile originale nous indique aussi que des éléments aujourd'hui difficilement discernables pour nous à Notre-Dame de Marceille l'étaient moins à son époque. Ainsi la croix, et à son côté la suspension de la petite lampe à huile décrite par le chanoine Gasq dans son ouvrage de 1859 à la page 56 : "../.. il représente l'ermite Saint-Antoine dans une grotte éclairée par une lampe et par un rayon de lune; il est d'un effet saisissant." se retrouve parfaitement.




Détail de la copie du St Antoine de Mathieu Frédeau




Bien que très fidèlement reproduit, le tableau sous nos yeux manquait par contre du traité des tons et des chaires, de la finesse et du fondu des nuances qui révélait tant la maîtrise d'une grand peintre sur l'original. Au bas dans l'angle gauche tout comme la pierre de l'original révélait le nom du peintre, sur la copie aussi au même endroit pouvait toujours se lire celui d'Auguste Petiet et la date de sa réalisation 1852.

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Information essentielle qui nous permettait de comprendre et de situer avec un peu plus de précision la date de la retouche éventuelle du tableau de Frédeau. L'article de "La mosaïque du midi" de 1838 (voir ici) décrivant une tentation de St Antoine", nous savons que le tableau représentait bien son monstre à cette date qui est aussi celle de l'arrivée d'Henri Gasq. Quatorze ans après lorsque Auguste Petiet réalise sa copie ce n'est plus le cas. Entre temps à une date indéterminée M. Reynié dessine lui aussi une tentation (voir ici).




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