Éphémère Augustin ?

Couverture de "La mosaïque du midi".

Une très belle gravure de Notre Dame de Marceille, 
telle qu'elle était encore en 1838. Gravure issue de "La mosaïque du midi".


L'Église de Notre Dame de Marceille fit l'objet d'une très intéressante description dans le bulletin de "La mosaïque du Midi" de Jean Mamert Cayla, édité en 1838. (1)

Ces derniers temps, il a été beaucoup discuté par forum (2) interposé des caractéristiques d'un très beau tableau qui figure en bonne place dans l'Église, et qui malheureusement aujourd'hui est en piteux état. Il y est connu sous le titre de "Saint-Antoine"

La gravure de Notre Dame de Marceille de Reynié (dessinateur) et Certain (lithograveur) vers 1830

Franck Daffos dans son dernier livre "Le puzzle reconstitué" (3) page 94 et suivantes, pense qu'avant d'être repeint et donc avant l'arrivée d'Henri Gasc (à qui il impute avec certainement raison des remaniements sur ce tableau), cette toile représentait un St Augustin, s'appuyant pour cela sur une gravure de 1830 de MM. Reynié et Certain.
Franck Daffos crut y discerner le cœur enflammé emblématique de St Augustin et articulant son raisonnement sur cette hypothèse enchaîna une série de déductions qui au final pourraient conserver, malgré l'erreur de leur base de départ, toute leur valeur. 
L'auteur pense en outre que ce tableau était à l'origine un St Antoine, transformé dans les années 1670 en Saint Augustin, ce qu'il demeura jusqu'à l'arrivée d'Henri Gasc qui le retransforma en 1860.

En 1838, date de la publication du mensuel toulousain "la mosaïque du midi", beaucoup plus qu'aujourd'hui, les chrétiens savaient faire, sans équivoque possible, la différence entre une représentation de Saint Augustin et une de Saint Antoine. 
En 1838, nous sommes contemporains de la publication de la gravure de Reynié et Certain représentant le sanctuaire et estimée aux années 1830, avant aussi les travaux d'Henri Gasc. 
En conséquence, ce que vit l'auteur de cet article de "La mosaïque du Midi" sur Notre Dame de Marceille est aussi la représentation de Reynié et Certain. Or, voici ce qu'il écrit :

Le doute n'est donc plus possible : avant l'arrivée d'Henri Gasc et donc alors que l'aumônier de Notre Dame de Marceille est Gaudéric Mèche, le tableau représente déjà une tentation de Saint Antoine. 
En 1838, à l'arrivée d'Henri Gasc et alors que Gaudéric Mèche part pour Limoux, le tableau est toujours une tentation de Saint-Antoine et ce compte-rendu de visite nous le prouve sans contestation possible. 

Christian Attard

Notes et sources :
(1) - ce livre est consultable sur Google livre à l'adresse suivante : http://books.google.fr/books?id=kPFLAAAAMAAJ&pg=PA74&dq=marceille&lr=
(2) - voir le forum de www.rennes-le-chateau-archive.com
(3) - Franck Daffos - Le puzzle reconstitué - Éditions Pégase
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