La porte du petit peuple ? | ||
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Avec
une recherche claire de mise en évidence, deux marques se détachent des
pierres ocres qui constituent le porche d'entrée de l'église de
Rennes-Le-Château. | |
Le "I.H.S." sur le pilier gauche du porche |
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Installé
dans son lamentable diocèse en 1639, Nicolas
Pavillon commence avec une rare opiniâtreté à réformer son
clergé, le plus souvent inculte et impie. La tache semble insurmontable
tant les lieux et les âmes ont été laissés à l'abandon. Formé aux
réformes édictées par le concile de Trente, le nouveau pasteur
multiple les initiatives. Tout semble à faire, mais aussi à refaire. | ||
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La date de 1646 sur le pilier droit | ||
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Ainsi,
Monsieur de Rennes est connu pour ses pratiques usuraires, formellement
interdites par l'église. Tout lui est bon pour s'enrichir aux dépens
des plus pauvres mais aussi des hommes du roi chargés de relever les
taxes de gabelle et sur qui il ose percevoir un droit de passage sur ses
terres. A force de volonté, Nicolas Pavillon finira par faire entendre
raison à ces vampires et pourra même, dans certains cas, après de
longs procès, obtenir
restitution des sommes détournées.
Une des premières batailles qu'il eut à conduire fut le retrait des
bancs seigneuriaux du chœur même des églises mais il s'attaqua
conjointement aux privilèges des chapelles seigneuriales.
En effet, de
nombreux châtelains avaient en leur domaine érigé des chapelles qui
les dispensaient d'assister aux offices communs, ayant aussi leur propre
desservant. Dans certains cas, lorsque le village ne disposait pas ou
plus de sa
propre église, ces chapelles étaient utilisées pour les offices. Mais,
très souvent, les portes en dehors des messes ou confessions en étaient
fermées, ou bien il fallait passer sur le domaine seigneurial pour
pouvoir y accéder. Contraintes qui étaient inacceptables pour
Nicolas Pavillon. | ||
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Et celle de 1640 sur l'église de Coustaussa, petit village en face de Rennes-Le-Château | ||
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Il osa
ainsi s'opposer à la puissante famille de Rebé qui possédait terres
et châteaux sur son diocèse et dont un des membres n'était autre que
l'archevêque de Narbonne, son supérieur. On comprend qu'il ne fut pas
au mieux avec lui.
La rigueur toute intransigeante de notre Saint
évêque savait parfois lever les oeillères que l'on lui reprochait de
porter trop souvent. Ainsi à Coustaussa mais uniquement pendant les réparations de
l'église, il accepta que l'office se tienne à la chapelle du château.
La date de 1640 que l'on retrouve encore aujourd'hui sur le porche de la
petite église
nous montre bien que ces attentions contre les chapelles qui
étaient dites "encastelées" étaient contemporaines de la date inscrite
aussi sur le porche du village voisin de Rennes-Le-Château et
occupèrent Nicolas Pavillon dès son arrivée sur son diocèse d'Alet. Christian Attard - le 10-09-08 | ||
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Notes
et sources (1) Brigitte Lescure - dans son mémoire de maîtrise précise que cette église figure dans un inventaire des chevaliers de Malte de 1185. | ||
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