Les agneaux de Dieu


La mort de Ste Germaine - Église Marie-madeleine de Pibrac (31) 


Malgré les multiples livres écrits sur le sujet et même tout récemment une "encyclopédie", rien moins que cela, il serait illusoire de croire que la messe est dîte à Rennes-le-Château. Pour tout chercheur persévérant, il y a encore beaucoup à faire. Et en dehors même de toute interprétation maçonnique, l'église recèle toujours bien des mystères.


Une statue de Ste Germaine de Pibrac
à Pibrac avec deux agneaux.

Ainsi, sur uniquement l'approche des statues présentent dans l'église et commandées par Bérenger Saunière aux établissements Giscard, il nous reste quelques réflexions et observations à donner. 
Parmi ces statues, toutes commandées le même jour, on retrouve une Sainte Germaine. 
Des chercheurs, à juste titre, se sont interrogés, retrouvant difficilement dans d'autres églises de nos régions d'aussi riches représentations.

Germaine Cousin naquit à Pibrac, petit village de Haute-Garonne en 1579. Elle a un bras atrophié de naissance qui la fait surnommer la "manchote" et l'écarte à tout jamais du monde des gens dits "normaux". A cela se cumule la terrible maladie des "écrouelles", provoquées par une forme de tuberculose à  fistules localisés sur les ganglions du cou et qui achève de la marginaliser. 
La petite Germaine se réfugie alors auprès de ses moutons et confie ses souffrances et tourments à Dieu qu'elle prie sans relâche. Elle meurt sous l' escalier où elle dormait dans un misérable appentis en 1601, déjà considérée comme sainte au point d'être ensevelie dans l'église même de Pibrac. 
43 ans après, son corps est retrouvé intact et le restera jusqu'à ce que des révolutionnaires le recouvre de chaux. Déterrée à nouveau, ses restes seront cette fois préservés et aujourd'hui protégés dans une chasse portant son effigie en plâtre. La petite bergère sera finalement béatifiée par Pie IX le 7 mai 1854.
 
Elle a toujours été dans le sud-ouest extrêmement populaire surtout au cœur des populations rurales au même titre que St Roch, aussi il n'est pas étonnant de la retrouver en bonne place à Rennes-le-Château.
Pratiquement chaque église du grand sud possède une Ste Germaine qu'elle soit de Mona, Prat, Miquel et Camus... Mais, en effet, très rares sont celles de Giscard identiques à celle de Rennes-le-Château. 
Toutefois faut-il chercher une identité parfaite là ou justement Saunière semble avoir chercher à se singulariser ?

Sur le registre des commandes des Ets. Giscard que je reproduis partiellement ici à gauche, on peut voir notées les différentes statues commandées. On remarquera qu'est précisé pour Ste Germaine : "avec deux agneaux". 
Dès lors, il convient de se demander pourquoi cette mention particulière. 
Giscard aurait-il l'habitude de ne livrer que des "Germaine" sans moutons, voir peut-être des Germaine à plusieurs moutons ou à un seul ?
C'est cette interrogation qui m' a conduit à me mettre à la recherche d'une statue qui aurait l'allure générale de celle de Rennes-le-Château, sans tenir compte du nombre de moutons.
A la vérité aussi, dans nos églises du Sud-ouest, la représentation de cette jeune Sainte est si fréquente que je me suis surpris à être passé devant l'une d'elles, parfaitement similaire à celle de Rennes, sans même m'en être rendu compte !
Une deuxième visite plus attentive m'a permis de confirmer sa présence et mon erreur (voir ci-dessous la photo de droite). Depuis, mon ami François Pous a lui aussi trouvé une statue identique dans le Tarn-et-Garonne (Photo de gauche).


La statue de Ste Germaine à Rennes-Le-Château

Une statue de Ste Germaine 
dans  le Tarn et Garonne
(photo François Pous)

Une statue de Ste Germaine 
dans le Tarn

Comme vous pouvez le constater, les deux statues encadrant celle de Rennes-le-Château lui sont rigoureusement similaires, à l'exception de la mise en peinture qui ne devait pas se faire sur un canevas semblable d'un client à l'autre. Ce sont pour l'instant les seules statues retrouvées parfaitement conformes, et selon notre réflexion de départ, elles ne comportent effectivement qu'un seul agneau et non deux comme à Rennes.
Peut-on supposer que les établissements Giscard livraient à la demande la statue avec un ou deux agneaux. Cela semble étrange, pour le moins mesquin ! Un agneau en classe économique et deux agneaux luxe !!
D'autre part, et là encore après la main du légionnaire de la station X, si agneau supplémentaire il y a, cela implique bien des manipulations rajoutés en sculpture, retouches...
Il n'est cependant pas impossible qu'un jour émerge une autre statue comportant un second agneau mais dans cette attente supposons que c'est bien là une nouvelle "particularité" demandée par B. Saunière ou quelqu'un d'autre et observons l'attitude de ce mouton surajouté qui tend la patte vers Germaine, tel un chiot.

Voilà qui n'est pas sans nous rappeler un peu plus loin dans la même église un autre agneau dont une patte est pareillement mise en relief, sans que pour autant je ne puisse en l'état actuel de mes "cogitations" rien en déduire de plus.

Christian Attard

Ajout du 10 août 2010

On cherche souvent, dit l'adage, ce que l'on a sous les yeux. Une de ces rares statues de sainte Germaine de Pibrac est ainsi visible pour tous au centre d'un de ces nouveaux carrefours, non loin du village de la petite bergère à Aussonne.

La statue parce que signée Giscard à la main, semble avoir été vendue pour un usage en extérieur. Le mouton en moins, elle est en tout point conforme à celle de l'église de Rennes-le-Château. Comme mentionné plus haut, il reste cependant tout à fait raisonnable de penser que Bérenger Saunière en vit une plus imposante et comprenant deux agneaux, base de sa commande au statuaire toulousain.

Retour vers la Reine