Les
légendes dit-on, ont la vie dure et ce n'est, quelques fois, pas plus mal
lorsqu'elles sont belles.
Mais lorsqu'elles nous cachent obstinément une part de réalité
au profit de rêveries éthérées qui ne conduisent qu'à nourrir le
Minotaure fou de Rennes-le-Château, il vaut peut-être mieux avoir le
courage de leur tordre le cou !
Nous avions déjà évoqué celle du berger Paris,
démontrant qu'il n'y eut pas de secrétaire de Nicolas Pavillon
portant ce nom. Il nous faut aussi revenir sur la présence du berger le
plus célèbre des Pyrénées.
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Eris
a du revenir faire rouler sa pomme d'or du côté de Rennes-le-Château,
elle portait cette fois le prénom charmant d'Ignace et Dieu sait qui
l'a ramassée.
Ainsi, on veut nous donner pour preuve de la présence du mythique
berger le fait que Blaise d'Hautpoul, baron de Rennes-le-Château et
contemporain de Nicolas Pavillon ait testé en la faveur d'une certaine
Marie Paris (1) et pour faire preuve, on nous reproduit la fiche
ci-dessus. Nous rencontrons cependant un léger problème : le testament
reproduit n'étant pas celui de ce Blaise d'Hautpoul mais d'un de ses
fils ! En
effet, Blaise d'Hautpoul décédé en 1694, laissa ses biens à son fils
aîné Henri, né en 1642 qui lui même légua ses biens à ses enfants
et on ne va pas le lui reprocher !
En portant attention au texte du document ci-dessus, nous pouvons lire
les dons importants et la priorité faite à Pierre, neveu du dit Blaise
(notre testateur), ce Pierre est précisé : fils de
Hyacinthe qui contrairement à ce que l'on pourrait croire aujourd'hui,
était un homme né en 1660 et un des nombreux fils de Blaise d'Hautpoul.
Si
ce testament montré avait été celui de Blaise d'Hautpoul, alors le fils de son fils
Hyacinthe serait son petit-fils et non son neveu !!
A l'évidence nous avons donc là le testament de Blaise-Antoine d'Hautpoul,
deuxième de ce nom. Ce Blaise-Antoine ne se maria pas et laissa donc
quelques biens à son neveu, fils de
son frère Hyacinthe. On ne peut même pas supposer que ce soit celui du
petit-fils de Blaise d'Hautpoul, car alors Pierre ne serait pas son
neveu mais son cousin ! |
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Ce
testament réalisé donc en 1732 et portant mention d'un legs de la somme
de 30 livres à une certaine Marie Paris s'ouvrira plus de 87 ans après
la pseudo découverte du trésor en 1645 et plus de 38 ans après le
décès du seul Hautpoul concerné : Blaise 1er mort en 1694 ! Bel exemple
de fidélité post-mortem à la mémoire d'un vulgaire berger à travers trois
générations d'Hautpoul !
Quant à la pauvre Marie Paris, elle y est dîte, dans ce testament, "percluse".
Pourquoi le mentionner ?
Cela peut-il être faux, non bien sûr.
Il
est même précisé dans le testament
original : "percluse de la moitié du corps".
Alors,
qu’elle était le statut des perclus (hémiplégiques) à cette époque ?
Ces pauvres gens étaient entièrement dépendants de la charité de leurs
concitoyens, Sans
cette charité ces individus mourraient de misère car autour d'eux la
population étaient trop pauvre pour subvenir à leurs soins et besoins
leur vie durant.
Monseigneur Pavillon mourut en 1677, ses remplaçants furent loin d'être
aussi charitables que lui. Et, il n’est pas rare de voir sur testaments des legs aux plus démunis, la
mention de Marie Paris intervient d'ailleurs juste après le don aux
pauvres de plusieurs paroisses.
On peut aussi supposer que le fait de la
nommer dans ce testament et de ne pas dire par exemple : don à la
percluse des Bains ou d'ailleurs, implique que cette Marie Paris était connue pour
cette infirmité sur la baronnie et bénéficiait déjà de l'aide de ce
seigneur d'Hautpoul.
Christian Attard.
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