Étranges oublis |
|
|
|
Le
chapelle de Sainte Madeleine à Pezens (Aude) |
|
|
|
Aujourd'hui, pour bien des personnes le site de référence de la dévotion à Sainte Madeleine est Rennes-Le-Château. Ni la Sainte Beaume, ni Vezelay ou St Maximin et encore moins Éphèse ne leur viennent à l'esprit. Et pourtant, ce culte si affirmé localement ne semble pas avoir marqué les mémoires avant sa redécouverte tardive . Le village bien que remarquable fut après guerre bien éloigné de toutes nos considérations actuelles. Et dans l'Aude, seul un site retient l'attention de nos religieux historiens. |
|
![]() |
Monseigneur Rivière, vicaire Général de Carcassonne en 1948, dans
un très intéressant ouvrage intitulé : "La sainteté en pays
d'Aude" (2) ne mentionne en effet que le seul village de Pezens comme étant plus
particulièrement voué au culte de la plus célèbre des pénitentes. |
Les
armoiries de la famille de Voisins |
|
Une croix aux N, comme il se
doit, totalement inversés, nous précise que ce lieu est celui de
"Magdelene". Croix y est obstinément écrit avec un S, preuve que les
graveurs n'écoutaient pas grand monde ! |
|
|
|
(photo Ch. Attard) |
|
A l'intérieur, un très beau tableau, misérablement dégradé par
l'incurie des hommes et du temps, nous permet de retrouver Madeleine en
extase. Son si beau visage contraste étonnamment avec le reste de la
peinture plus grossière, peut-être, sûrement, maladroitement
retouchée. Madeleine nous est dépeinte ici très richement parée,
entourée de somptueux tissus, coffrets de perles et bijoux. Touchée par
l'appel divin, elle est sur le point de tout abandonner et suivra le
Sauveur sur la voie du renoncement et de sa future Pénitence. De nombreux détails sont malheureusement perdus à jamais. |
|
|
|
![]() |
Les
murs de la chapelle sont constellés de marques laissées par des
compagnons itinérants qui ne manquèrent pas de venir saluer une sainte
qui leur est si chère. |
"Au matin de
la résurrection, elle fut la première au sépulcre, la première à
laquelle le Sauveur ressuscité apparut, la première qui reçut de lui,
l'ordre d'aller annoncer sa résurrection aux apôtres et aux disciples,
la première à qui il fut donné de publier la gloire de sa vie
nouvelle et son triomphe sur la mort, sur le péché et sur ses
ennemis." |
|
|
|
De la même manière, un peu
avant Jean Rivière, un autre prêtre de l'Aude, l'abbé Paul Montagné,
professeur de philosophie à l'école privée Beauséjour de Narbonne et
vice-président du Groupe
audois d'études folkloriques
dans lequel nous retrouvons le Docteur Paul Courrent, médecin de
Saunière, Joe Bousquet, René Nelli... se livre à une étude ampoulée
sur le fait folklorique et les superstitions populaires audoises en
1940/41. Abordant la démonologie de son département, il ne parle pas du fameux diable au bénitier alors qu'il évoque des représentations du démon de bien d'autres églises de France. Par contre, il narre la légende du trésor de Blanchefort qui lui aurait été rapportée par M. Gibert, instituteur à Lauragel et qui n'est qu'une reprise d'un récit d' Auguste de Labouisse-Rochefort dans son "Voyages à Rennes-les-Bains" de 1832. |
|
|
|
Extrait du magazine "Folklore" n°23 - Édité en 1941 par le groupe audois d'études folkloriques |
|
Observé alors qu'il compte ses louis d'or par un jeune berger (une
bergère chez Labouisse-Rochefort) - qui ne
s'appelle pas encore "Paris" - , le Diable anéantit le sorcier
de Rennes qui avait cru pouvoir lui dérober son fabuleux trésor. Montagné cite ainsi plusieurs histoires locales où le Diable joue un rôle important et évoque même un prédécesseur de Saunière alors qu'il rapporte la légende des Sept archers de St Gimer précipités par le Diable dans un puits. |
|
|
|
L'abbé Montagné rapporte aussi d'autres légendes de Rennes-le-Château
ou de Montferrand, mais à lire tous ces récits recueillis de la bouche
de très vieilles personnes, on comprend bien qu'il est fort improbable
que jamais n'ait été associé à une de ces histoires de trésor enfouis
et protégés par le Diable, le moindre nom propre de personne. A moins que la source même de cette information, de ce nom supposé de "Paris" soit de première main, véritable et vérifiable ce dont personne n'a jamais apporté la moindre preuve. Oublis étranges de ces prêtres érudits ? Pas nécessairement, historiens, archéologues, ethnologues, ils n'avaient peut-être aucun intérêt pour les frasques d'un prêtre contemporain, fut-il aussi flamboyant que Bérenger Saunière. Christian Attard |
|
|
|
Notes
et sources : 1) - Christian Doumergue est l'auteur de plusieurs ouvrages sur Marie Madeleine dont aux Éditions Lacour : Marie-Madeleine, la Reine Oubliée, une publication en deux volumes d'un peu plus de 640 pages chacun, respectivement intitulés : "L'Épouse du Christ" et "La Terre Élue". (2) - Mgr Jean Rivière - La sainteté en pays d'Aude - Narbonne - Brille et Gautier 1949 |
|
cATHERINE | |
Retour vers la Reine |