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L'ermitage de Galamus - 2 | ||
L'ermite
de Galamus, l'étrange frère Jehan pose pour nous en 1935. (CPA L. Gayret - Collection Ch. Attard) |
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Dans
le journal Marianne du 6 mars 1935, Jacques Roberti va nous livrer une
bien étonnante histoire sur l'ermitage de Galamus. Elle mériterait
d'être adaptée à l'écran tant elle est incroyable. Depuis 1927, l'ermitage était bel et bien désert, son dernier occupant un commandant d'infanterie à la retraite avait fini par boucler sa valise pour prendre l'autocar de Perpignan. En mai, il venait d'accomplir sa pénitence de six mois de solitude et ne fit pas un jour de plus, nom de Dieu !. L'ermitage resta clos deux mois puis un professeur libre, Henry M. écrivit au curé de Saint Paul qu'il désirait finir ses jours dans la pénitence et qu'il arrivait ! Le lendemain, curé et maire l'accueillait à bras ouverts. Un nouvel ermite à Galamus, c'était très bon à la fois pour la religion et la commune. Les touristes qui ne manqueraient pas de revenir aux prochaines fêtes laisseraient leurs oboles aux deux ! Ainsi fut fait et le jour de fête fut une parfaite réussite, l'ermite tout frais arrivé vendit chapelet et médailles, les choeurs municipaux entonnèrent des hymnes religieux et tout le monde rentra heureux pour laisser place aux frimas de l'hiver. Henri fut sur le point de tout abandonner à son tour lorsqu'il entendit tinter le cloche du portail de l'ermitage et qu'un homme mal rasé et besace sur le dos demanda à prier Saint Antoine. Il se présenta comme Jean D. allant au monastère de Prades. Pour Henri que la solitude de huit longs mois hivernaux angoissait au plus haut point, l'homme était providentiel, il lui demanda de rester et de devenir son compagnon. Leur entente ne dura pas longtemps, leur première dispute fut d'ordre littéraire à propos d'un pauvre poème de Jean, le licencié es Lettres que fut Henri ne le laissa pas passer ! Leur seconde querelle concerna leur faible hiérarchie. Qui des deux ermites pouvait prétendre au titre de Dom (dominus) sur les cartes postales qu'ils éditaient pour être vendues dédicacées aux touristes. |
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Une des cartes postales "produites" par frère Jehan comme le fit Bérenger Saunière.
(CPA L. Gayret - Collection Ch. Attard)
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Le démon de midi | ||
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Ce furent un jour des
rouliers qui virent, atterés, un moine en
poursuivant un autre de son gourdin menaçant tout en lui lançant des
cailloux. Frère Jean était passé à l'attaque ! | ||
Les fêtes de Saint Antoine furent cette année superbes
et... très
rentables puisque l'ermite versa à la commune près de mille francs de
dons en remerciement de son soutien. l'ermitage était propre et
restauré... |
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Mais
au printemps de 1933, un autre berger porta plainte pour coups et
blessures contre frère Jehan. L'enquête auprès de tous les compagnons
de l'ermite démontra ses aptitudes à manier le bâton et il fut condamné
cette fois à...25 francs d'amende !
Ainsi finit, provisoirement la belle histoire de l'ermite de Galamus. Christian Attard ... A suivre ! |
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Vers Galamus - 3 | ||
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Retour vers la Reine | ||