Noël
est passé qui n'aura malheureusement pas ramené l'esprit d'apaisement.
Aux litanies désormais traditionnelles des manipulations,
retournements, travestissements et insultes nous ne pourrons qu'avec
constance, respect de la tradition et de nos lecteurs opposer l'étude,
la réflexion et l'analyse. Valeurs qui cèdent trop vite le pas de nos jours
à l'attrait d'un merveilleux de pacotille, vite vendu et vite acquis
comme parole d'évangile. |
Il est facile sur n'importe
quel site à peu près sérieux (1) d'obtenir la liste complète des
litanies dites de Lorette. Il est aussi très facile, en comparaison, de
se rendre compte que l'église de Notre-Dame de Marceille si elle
en reprend plusieurs comme base (et seulement comme base) de ses
médaillons, s'en éloigne parfois et à plusieurs reprises. Ce sont
ces intrus qui constituent bien sûr une source d'intérêt et d'étude.
Ainsi,
vous ne trouverez pas dans cette fameuse liste l'étoile nommée à
Notre-Dame de Marceille : "Maris Stella". Rien non plus, à
priori, de bien étonnant car l'"Ave Maris Stella" est une
très vieille prière en usage dit-on au IXème
siècle et ce symbole marial fut déjà utilisé par ailleurs comme les
deux illustrations ci-dessus nous le démontrent.
Mais, là où l'on peut commencer à s'interroger, c'est à la
représentation au-dessus du grand orgue de la Maris Stella de
Notre-Dame de Marceille, la voici :
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Nous le
voyons bien ici, il n'est plus question d'étoile de mer comme chez
l'ancien Juan de Juanes, sens premier de l'allégorie Stella Maris, mais
d'une étoile à cinq branches.
Nous pourrions considérer qu'après tout cette étoile à cinq branches
n'est que le symbole marial traditionnel mais, oh bizarrerie supplémentaire, notre
étoile à cinq branches est surmontée d'une autre étoile à six
branches celle-là. Pourquoi ?
Nul doute que d'avisés chercheurs n'auront une
lourde et logique explication à ce double mystère, dans le genre d'une
paire de caches aux trésors, tentons la notre
malgré tout... Non sans préciser qu'une telle représentation est
unique en son genre ! |
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Mais
cette fois avec un petit détour préalable par "La Vraie Langue
Celtique" d'Henri Boudet.
Page 25 (5 fois 5) de son ouvrage
"hermétique" et au Chapitre V, il nous gratifie d'une addition de 5 H sur le
mot Neimheidh que partout ailleurs, il écrit sans le H final, et peu
importe au fond la véritable orthographe du mot !
Loin d'un
rebond d'IHS, jalon d'une hypothétique remontée trésoraire,
conservons le seul H central de cet IHS. Cinq H donc.
Cette lettre en forme d'échelle, les ésotéristes le savent bien,
représente l'Esprit. C'est un H qu'écrit en majuscule de pierre et de
foi, la Cathédrale Notre-Dame de Paris, de ses deux tours élancées
vers Dieu comme l'échelle de Jacob. Échelle dont l'incessante
procession des anges assurait le flux de l'esprit entre le monde de la
matière et celui du Grand tout.
Cinq fois l' H donc, et à l'initiale d'Hermès
Cinq Esprit, Saint-esprit en langue des oiseaux.
Cinq - Quinte comme Quint-essence à l'égale de cette pointe qui
s'élance elle aussi vers le ciel, sublimation des quatre états de la
matière que représentent les quatre autres branches de notre étoile.
Les alchimistes étaient qualifiés de "souverain tireur de
quintessences" (voir
notre page sur St Vincent Depaul) mais
l' intervention difficile de cet esprit le plus subtil de la matière ne
visait qu'au plus ultime but de l'accession à la pierre philosophale,
au Graal symbolisé par l'étoile à six branches.
A
l'image donc de ce médaillon, le chiffre cinq annonciateur de cette
quintessence radiante conduisait au chiffre
six, de l'étoile à cinq branches à l'étoile à six branches.
Mais
pourquoi ce rappel sur une représentation nommée "Stella
Maris" ?
Marie vient de l'hébreu Maryam, une belle légende poétique nous incite à
croire que ce prénom signifiait
"goutte de mer" ce qui en latin pouvait se traduire par Stilla
Maris, devenu peut-être Stella Maris.
Mais ce n'est qu'une légende...
Christian Attard
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