Céleste tentation (1) | |||
A main
gauche, face au cœur dans le sanctuaire de Notre Dame de Marceille, on peut
aujourd'hui encore, admirer un superbe tableau représentant "un
moine en prière de Frédeau (1684)". C'est ainsi en tout cas que
le décrit le petit feuillet distribué dans l'église. le document ne
s'étend pas outre mesure et se garde bien de qualifier ou de nommer le
moine en question. | |||
La
signature parfaitement authentique de Mathieu Frédeau | |||
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Comment les personnes chargées de
l'inventaire du sanctuaire en 1964 ont-ils pu commettre une erreur
pareille, d'autant qu'Ambroise Frédeau faisait précéder sa signature
de Fra pour frère !
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La signature d'Ambroise Frédeau sur son St Roch (1650) | |||
Et comme si les choses n'étaient pas encore assez compliquées, il se
trouve qu'une gravure représentant le sanctuaire semble montrer une
toute autre version de ce tableau !
Voici ce qu'en écrit Franck Daffos : " Le fait que le tableau ait bien été une représentation de Saint Augustin depuis son arrivée à la fin du XVIIème siècle dans le sanctuaire jusqu'aux grands travaux de remaniement dus à Gasc dans les années 1860 peut désormais parfaitement se prouver grâce à une lithographie des lieux par MM. Reynié et Certain datant de la première moitié du XIX siècle...(1) | |||
Et page 93-94 de son même livre, il nous déclare qu'à l'origine le tableau était une tentation de St Antoine de Mathieu Frédeau que sur commande son frère Ambroise sacrifia pour le transformer en St Augustin ! Mais il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin dans les années 1860, c'est Henri Gasc, un prêtre peintre à ses heures lui aussi, qui en refait un St Antoine, toujours selon Franck Daffos. | |||
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Il y a de quoi en perdre son latin ! Ambroise ? Mathieu ? Augustin ? Antoine ? On ne sait vraiment plus à quel saint se vouer ! Aussi, peut-on essayer
une autre approche : celle de considérer que notre illustrateur ( à
droite) n'a fait que reproduire de manière assez maladroite ce que nous
voyons partiellement encore aujourd'hui à travers de successives
retouches sur la peinture (au-dessus). |
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Mais si cette partie centrale
peut retrouver dans nos deux versions quelques points communs ; c'est
ailleurs que diffèrent le plus nos représentations, notamment dans cet
angle de caverne en haut à droite.
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Le regard actuel, plus apaisé, traduit beaucoup plus la
vision d'une apparition angélique ou divine qu'une frayeur quelconque. La
bouche est entrouverte marquant l'étonnement. | |||
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Le
Guerchin : |
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Le
Dominiquin : |
Franz
Hall : | ||
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C'est
cette représentation qu'a admirée Henri Gasc lorsqu'il décrivait en
1876 : "un moine de l'ordre de St Antoine de Viennois, qui au
milieu de la nuit, parait écouter un concert céleste." | |||
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Notes
et sources : | |||
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