Les pillards de Genséric | ||
| ||
La
Ménorah fidèlement représentée sur l'arc de triomphe de Titus
(39-81) à
Rome | ||
| ||
| ||
| ||
On
entend régulièrement dans le milieu des chercheurs castelrennais,
jeunes ou vieux, revenir les noms d'Alaric I ou II comme étant les possibles pourvoyeurs
du trésor des deux Rennes. On parle d'Arche d'Alliance et de Ménorah (le
grand chandelier à 7 branches qui illumina le Temple de Jérusalem) en
évoquant Maurice Leblanc ou Arsène Lupin ! | ||
| ||
| ||
"L'enterrement d'Alaric dans le lit du Busentin", dessiné par Henreich Leutemann | ||
| ||
En
août 410, Alaric
Ier saccage
Rome, mais il accepte de ménager l'Église romaine. A sa mort à la fin
de l'année, il fut semble-t-il
et selon la coutume, enseveli avec son trésor en Calabre. Il n' a
cependant jamais été fait
mention qu'il s'empara du fameux chandelier. Son successeur Athaulf (et non Alaric II comme je l'ai souvent lu et entendu et répété !) à la mort de celui qui était aussi son beau-frère remonta vers la Gaule et en profita pour épouser à Narbonne sa captive Galla Placidia, demi-sœur de l'empereur Honorius. A supposer qu'il put rapatrier une partie des rapines d'Alaric, jamais ne fut non plus mentionné le fameux candélabre. Mais Alaric Ier ne put saccager Rome "que pendant trois jours", si l'on ose dire, ce qui est certes beaucoup mais bien moins que les quinze jours qu'y passa le roi des vandales Genséric ou Gaiséric (399-477). Si personne ne mentionna alors le vol de la Ménorah par Alaric, pour Genséric, il est en tout autrement ! En effet, Genséric (399-477) qui avait moins de scrupules qu'Alaric envers l'Église de Rome, s'empara en 455 de ce qui avait échappé à Alaric en 410 : tuiles du capitole, argent, et Ménorah cette fois, pour tout embarquer vers sa base tunisienne de Carthage. Le fait fut attesté par bon nombre d'historiens sérieux et repris par François-René de Châteaubriand qui écrit : "Parmi le butin se trouvèrent les ornements enlevés au temple de Jérusalem : quel mélange de ruines et de souvenirs !" et par l'historien Edward Gibbon, entre autres, qui dans son "Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain" en 1812 précise que : "les instrumens sacrés du culte des juifs, la table d'or, le chandelier d'or à sept branches furent emportés en même temps que la couverture dorée du toit du capitole mise en place sous Domitien et qui avait coûté une fortune au contribuable romain. Les églises ne furent pas, elles non plus, épargnées." On se souvient alors des allégations fantaisistes de Philippe de Cherisey à propos de ces tuiles d'or, il devait lui au-moins, connaître son Histoire. | ||
| ||
On reconnaît
sur ce tableau de Karl
Briullov (1833-1836), le célèbre chandelier. | ||
A l'exception d'un navire qui
portait les statues et décorations du Capitole tout arriva à Carthage.
En 455, le roi Genséric donne donc à voir son chandelier sacré à la
très vielle communauté juive de Tunisie qui elle aussi en témoigne. | ||
| ||
![]() | ||
Les vandales embarquent à
Ostie - Dessin d' Heinrich Leutemann | ||
L'histoire
officielle ne nous dit plus rien de l'objet mythique et dans ce silence
se sont engouffrées bien des légendes, écrits bien des romans. Peut-on
croire que le chandelier ait attendu là l'arrivée sanguinaire et
destructrice des arabes puis des croisés ? Fut-il une fois encore caché,
transporté ? Nul ne le sait avec certitude. Mais là où l'Histoire
s'arrête commencent les légendes. | ||
Notes
et sources
(1) selon la Nouvelle
traduction de la bible - Bayard 2001 | ||
| ||
Retour vers la Reine |