Arrière-plan



 Photo  Jean Brunelin


Le bas-relief de l'autel de Rennes-le-Château avant sa restauration.
(Photo copyrightée et avec l'obligeance de Jean Brunelin)




Le 23 avril 2017, une pauvre folle s'est attaquée à coups de hache au diable au bénitier et au bas-relief de l'autel de Rennes-le-Château (1) . Alors qu'aujourd'hui la restauration est en passe de s'achever, je vous propose quelques réflexions à propos du paysage que nous expose le bas-relief à l'arrière de la sainte en prière. Le voici sur une photo de Jean Brunelin avant l'attaque et sa restauration.




photo de Jean Brunelin

Détail du bas-relief de l'autel
(Photo copyrightée et avec l'obligeance de Jean Brunelin)



Voici ce qu'écrit Jean-Pierre Garcia sur son site (2) à propos de ce paysage que l'on dit avoir été peint par Saunière en personne :

"Le bas-relief est troublant à plus d'un titre et le paysage peint à gauche soulève bien des questions. A l'horizon, plusieurs objets ressemblants à des constructions sont perceptibles. A droite une montagne pyramidale rappelle le Cardou. Or si on compare cette scène avec une vue de Coustaussa depuis la route conduisant à Rennes-le-Château la ressemblance est saisissante."







Le Cardou et Coustaussa

Les ruines de Coustaussa et le Cardou depuis la D613 en provenance de Couiza.






En tournant tout autour du site en ruines du château de Coustaussa, on peut, avec beaucoup de bonne volonté, essayer d'y retrouver ce pan de mur  en passe de s'écrouler et  à côté, un autre qui pourrait rappeler les éléments peints sur le bas-relief.  Mais  cela signifierait , puisque  cette façade  est  encore  pleine,  que le peintre a anticipé les futurs ravages du temps  car l'on voit bien que sur sa représentation rien ne figure au centre de  son mur.

Ruines

Les ruines de Coustaussa


Photo Jean Brunelin

Détail du bas-relief de l'autel
(Photo copyrightée et avec l'obligeance de Jean Brunelin)






Le peintre a très certainement utilisé une brosse assez rudimentaire pour réaliser son décor et un agrandissement photographique nous montre bien le tracé des fibres imprégnées de couleur. Quelques touches de blanc tentent de rendre la lumière naissante du Soleil. Sa volonté est nette, sans hésitation ; sa technique maladroite.

Mais qu'a-t-il bien pu représenter ?

La première idée qui nous vient logiquement est que Madeleine en prières, devrait être dans le massif de la Sainte-Baume. Mais pour qui connait un peu ce massif, on ne peut guère y retrouver monts en forme pyramidale ou bâtiments étranges à l'horizon.

La grotte se situerait-elle alors à Jérusalem ?
Le paysage d'arrière plan pourrait alors être plus cohérent. Pour des hommes de l'époque de Saunière, plusieurs monuments symbolisaient à eux-seuls la ville sainte.



Photo Christian Attard

Détail du tableau de la Crucifixion de Rennes-les-Bains
(Photo Christian Attard)



L'un d'eux était la fameuse tour de David que voici :



Tour de David






Et si emportés par notre volonté de voir ou de tenter de reconnaître un monument connu, nous finissions par passer à côté d'un symbole !

Car ce que ce peintre occasionnel a voulu représenter, n'est-ce pas avant tout un arc au sens de l'arc romain du triomphe, comme le très connu Arc de Titus. Mais le mot arc ne rappelle-t-il pas la commune d'Arques si proche et qui se situe bien dans cette ligne qui allant de Rennes-le-Château et de son église orientée vers l'Est ou presque, laisse le Cardou à la forme pyramidale à sa droite ? La tour ébauchée pouvant être le château-donjon de cette même commune logiquement à sa gauche.

Poursuivant ce raisonnement, l'auteur nous inciterait-il à aller voir dans cette direction ?

Christian Attard
Ce 13 février 2018

Compléments au 26 août 2023

Ce n’est que cinq ans après ce premier article que j’ai songé à comparer ce détail de la peinture de l’autel aux photos les plus anciennes en notre possession dont celle présente dans « L’or de Rennes ». Un évidence s’impose, la peinture original a été retouchée. On y discerne, à gauche des remparts, puis deux tours avec une porte au pied de la première et  au devant une autre porte fortifiée ou un pont couvert. Le tout ayant été remplacé et éffacé sur les vues plus haut de manière beaucoup plus grossière.
L’hypothèse d’une représentation des remparts de Jérusalem reste pour moi la plus plausible mais cela demeure une représentation sujette à de très nombreuses hypothèses. Quoiqu’il en soit, il vaut mieux désormais se référer à cette première peinture avant retouche.

l'or de Rennes










Notes et références :

(1)  Voir cet article de la Dépêche du Midi et le suivi des travaux de restauration  sur l'excellente Gazette de Rennes-le-Château.
(2) 
Voir http://www.rennes-le-chateau-archive.com/



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