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"L'image" |
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Dans
sa préface fantasmée à la réédition de "La vraie langue
celtique" (1)
Pierre Plantard projette l'image d'un abbé Boudet ascétique qui, depuis,
s'est imposée comme vérité parmi les chercheurs des mystères du
Razès. S'appuyant semble-t-il, sur une unique photographie plutôt que sur
des témoignages qui lui auraient donné l'ecclésiastique des Bains comme
étant tout sauf un intellectuel famélique, il reconstruisit un
personnage qui coïncidait mieux avec l'idée que l'on croit se faire du
créateur tout aussi imaginaire du Cromlech de Rennes-les-Bains. |
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Lorsque
Jean-Jacques Henri naquit au monde un 16 novembre 1837 à Quillan (Aude),
la photographie était, elle aussi, balbutiante. Louis Daguerre venait de
déposer son invention sous le nom de Daguerréotype. Le procédé assez
complexe de la fixation d'une image sur une plaque de cuivre recouverte
d'argent perdura jusqu'en 1860 et connut un très grand succès. |
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Ecclésiastique
assis - cliché anonyme vers 1870 |
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Inventé par un français, Adolphe Alexandre Martin (1824-1896) mais développé par des américains, le ferrotype a aussi une base photosensible au collodion. qui est étalée sur une plaque de fer peu épaisse recouverte de vernis noir. L’image est un positif direct. Le Ferrotype est enfin, par sa simplicité et son coût, à la portée du grand public. Il connaîtra un grand succès commercial jusque vers 1914. Mais il est très rare de trouver aujourd'hui un ferrotype en bon état de conservation. |
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A la lecture de ce trop bref aperçu historique, on le comprend déjà, la photographie que l'on nous donne comme étant celle de l'abbé Boudet, supposée avoir été prise vers 1862 a de fortes chances de dater d'une trentaine d'années de plus. Mais alors notre bon prêtre aurait eu quelques 50 années et n'aurait plus l'allure de ce sémillant jeune homme tout juste sorti du séminaire. |
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Notez
l'apparition du col blanc, |
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François-Napoléon-Marie
Moigno (1804–1884) |
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Tout laisse donc supposer que notre cliché date de la fin du XIXe siècle ou du tout début du XXe. |
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Un
détail de la tenue de ce prêtre peut encore nous aider à approcher de
cette datation. Sur la grande majorité des photographies d'ecclésiastiques
qui nous sont parvenues datant de la période 1870-1890 (le site
Photo-carte en expose de très nombreuses).(3)
tous portent un rabat sortant du col haut de leur soutane. Seuls quelques
rares prêtres italiens ou suisses font exception. Le petit col blanc que
porte notre "présumé" abbé Boudet n'est jamais présent avant
le début du XXe siècle où le col de la soutane s'est
rabaissé depuis la fin du XIXe siècle pour laisser
place à ce nouvel accessoire amidonné à la "romaine". En
effet, petit à petit, l'usage du col à rabat, marque d'un certain
gallicanisme par opposition au col blanc romain sans rabat, se perd.
Ainsi, les frères Saunière plus jeunes de près de 15 à 18 années
qu'Henri Boudet n'arboreront plus de rabat. |
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L'abbé Gélis très probablement vers 1860 |
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Il semblerait que l'abbé Gélis, curé de la paroisse de Coustaussa, né 10 ans avant Boudet n'ait quant à lui jamais abandonné son col à rabat à la française comme on peut s'en rendre compte sur une photo apparue récemment où il figure aux côtés des Saunière. Sur cette même image, on a pensé retrouver l'abbé Boudet portant lorgnon, rondouillard à l'inverse de l'image que l'on croyait avoir de lui. |
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Les frères
saunière, le curé Malot, Henri Boudet ? et le curé Gélis vers 1895. |
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Enfin
la coupe de cheveux de notre jeune prêtre semble, elle aussi, peu
conforme à ce qui se faisait dans les années 1860-70. La plus grande
majorité des photographies qui nous sont parvenues montrent des prêtres
portant des cheveux assez longs, recouvrant souvent les oreilles. Christian Attard |
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Notes
et sources : (1) Préface de Pierre Plantard pour la réédition de 1978 de "La vraie langue celtique". (2) L'Alphabet solaire : Introduction à la langue universelle avec des textes inédits de l'abbé Boudet. Jean-Luc Chaumeil et Jacques Rivière - La Maisnie-Tredaniel. Plusieurs rééditions. (3) Voir la belle série d'ecclésiastiques du site Photo-carte. On peut voir notamment une photographie d'un certain abbé Boutet de Carcassonne, presque contemporain de notre abbé Boudet. Mais il s'agit bien du patronyme de Boutet ! Attention !! |
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